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Corriger la dyslexie en rythme

 

 

 

 

 

 

 

Corriger la dyslexie en rythme
27 octobre 2015


Des séances hebdomadaires de musique rythmée pendant quelques mois améliorent considérablement les capacités de lecture des enfants dyslexiques. Une approche complémentaire à l’orthophonie qui mérite d’être développée.
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La musique pourrait aider votre enfant à venir à bout de sa dyslexie. C’est ce que montre une équipe Inserm qui a soumis des enfants à une cure d’apprentissage musical ou d’art plastique pendant six mois. Les résultats sont très en faveur de la musique, sous réserve qu’elle implique du rythme. Le solfège seul ne suffit pas.
Tout est parti de travaux antérieurs montrant que le traitement de la musique et du langage (impliquant le discernement des sons), s’effectue dans les mêmes zones du cerveau, en particulier les aires temporales et l’aire dite de Broca. Et de fait, des études menées chez de grands musiciens qui s’exercent pendant des heures montrent que leurs capacités de langage sont exacerbées. Ils discriminent beaucoup mieux les sons et apprennent plus facilement une langue étrangère que la moyenne. « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons » confirme Daniele Schön*, coauteur de ces travaux.
Or la dyslexie, qui se manifeste par des difficultés de lecture, serait due à un problème d’encodage des sons. Les enfants auraient par exemple du mal à différencier un BA d’un PA, et seraient donc incapables de restituer deux sons différents à la lecture, laissant croire à une incapacité à reconnaître les lettres. Et là encore, de précédents travaux ont montré que les enfants qui ont des difficultés en lecture présentent également des problèmes de coordination sur le rythme que ce soit en chant, en danse, ou tout simplement en tapant des mains sur une mélodie.

Musique versus art plastique

Suite à cette revue de littérature et à ce faisceau d’éléments convergents, les chercheurs ont testé le bénéfice d’une cure de musique chez des enfants dyslexiques de 8 à 11 ans. Pour vérifier que les progrès éventuels ne seraient pas liés à l’investissement personnel dans une activité ou encore au fait de vieillir de quelques mois, ils ont également demandé à un autre groupe d’enfants présentant le même profil de suivre des séances d’art plastique. Ces traitements étaient dispensés lors de séances collectives, deux fois par semaine et pendant six mois. Parallèlement, tous les participants ont également effectué des exercices d’orthophonie. Pour les séances de musique, des professeurs avaient été formés à une pédagogie particulière axée sur les rythmes pour que tous les enfants bénéficient de la même formation. Néanmoins, « en situation réelle, tout programme incluant du rythme, que ce soit via le chant ou encore la danse, est intéressant », précise le chercheur.
Au terme des séances, les auteurs ont demandé à tous les enfants de lire un texte et ont constaté que 60% des enfants du groupe "musique" s’étaient amélioré en lecture au point de sortir des critères diagnostic de dyslexie, contre seulement 28% de ceux du groupe "art plastique". Les chercheurs ont en outre soumis aux enfants un autre texte, contenant des mots inventés de façon à tester leurs capacités de déchiffrage : 75% des enfants du groupe "musique" ont performé, contre 36% dans le groupe "art plastique".

Un programme facilement applicable
Ces résultats sont tout simplement impressionnants. "Il y a véritablement un transfert de compétence au sein du cerveau, du rythme vers l’habilité à discerner les sons et donc à lire correctement, explique le chercheur. Et on peut imaginer que pour les enfants plus lents à progresser, le bénéfice de la musique devrait se poursuivre avec le temps". En outre, ce traitement est assez facilement applicable : "Les séances ne demandent pas d’expertise particulière de la part des professeurs et il existe des musicothérapeutes ou professeurs de musique qui ont l’habitude de ces pratiques. Il faut juste du rythme ! L’enfant doit s’amuser et avoir envie d’y aller. Et le coût peut être assez modéré. Mais ces séances doivent venir en complément de l’orthophonie qui n’a jamais été abandonnée pendant notre étude et qui reste un pivot de la prise en charge", conclut-il.
Note
*unité 1106 Inserm/Université Aix-Marseille, Institut de neurosciences des systèmes, Marseille
Source
E. Flaugnacco et coll. Music Training Increases Phonological Awareness and Reading Skills in Developmental Dyslexia: A Randomized Control Trial PLoS One du 25 septembre 2015

 

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L’activité neuronale prédit la gravité des TOC

 

 

 

 

 

 

 

L’activité neuronale prédit la gravité des TOC

30 mai 2011
Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont caractérisés par des obsessions ou des compulsions qui reviennent sans arrêt et peuvent devenir handicapantes. En 2008, une étude a montré que la stimulation cérébrale profonde permettait d’améliorer nettement les symptômes des patients qui ne répondent pas aux traitements classiques. Cette technique a permis plus récemment à l’équipe du Dr Luc Mallet, Centre de recherche de l’Institut du cerveau et de la moelle (ICM) à la Pitié-Salpêtrière, d’enregistrer l’activité cérébrale dans des zones bien précises du cerveau. La gravité de la maladie et la réponse à la stimulation semblent liées à certaines caractéristiques de l’activité neuronale des patients.
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Informations complémentaires
Lire l’article original
Les TOC, véritable handicap social


© Fotolia
Vérifier cent fois que le gaz est éteint, que la porte est fermée à clé, se laver les mains vingt fois par jour, marcher uniquement sur les bandes blanches aux passages cloutés, toutes ces obsessions ou ces compulsions sont en fait à l’origine d’une maladie psychiatrique plus connue sous le nom de troubles obsessionnels compulsifs. La maladie touche environ 2 % de la population le plus souvent avant 30 ans. Elle peut vite devenir très handicapante, privant même un certain nombre de patients d’une vie sociale normale quand l'obsession prend le pas sur toutes les autres priorités et se met à rythmer la vie de l’individu.

La stimulation cérébrale profonde au secours des malades
Les causes de ces troubles sont mal connues mais les chercheurs suspectent deux dysfonctionnements. L’un au niveau de certains messagers chimiques dans le cerveau, notamment la sérotonine et l’autre au niveau des circuits reliant les zones superficielles et profondes du cerveau. Le traitement de référence de la maladie repose sur une thérapie comportementale associée à un traitement antidépresseur (inhibiteur de recapture de la sérotonine). Cependant, un tiers des patients ne répondent pas à ce traitement. Or, en 2002, des chercheurs qui travaillent sur la stimulation cérébrale profonde (voir encadré) chez des patients parkinsoniens, découvrent fortuitement que cette expérience réduit les symptômes obsessionnels de certains de ces patients atteints de TOC. Un essai clinique est alors mis en place dans 10 CHU en France et coordonné par le Dr Luc Mallet à la Pitié-Salpêtrière pour étudier le bénéfice de la stimulation cérébrale dans les TOC. Il inclut 16 patients en échec thérapeutique. Le bénéfice est spectaculaire. Après 3 mois de stimulation, sept patients sur dix ont une nette amélioration de leurs symptômes et six d’entre eux ne ressentent plus qu’une gêne modérée et retrouvent une vie satisfaisante (vie de famille, nouveaux liens sociaux, activité professionnelle).

Activité neuronale et gravité des symptômes
Mais au-delà de son bénéfice thérapeutique, cette technique permet à l’équipe de Luc Mallet d’aller plus loin dans la connaissance de la maladie. L’implantation des électrodes permet non seulement de stimuler des neurones mais également d’enregistrer leur activité. Les scientifiques ont ainsi pu étudier l’activité d’une zone du cerveau (noyau sous-thalamique) chez 12 patients atteints de TOC sévères et résistants aux traitements. Or, ces enregistrements montrent des profils d’activité neuronale anormaux dont les caractéristiques sont liées à la gravité des symptômes.En outre, certains de ces dysfonctionnements semblent prédictifs du bénéfice de la stimulation cérébrale. "Ces résultats confirment l’intérêt de cette technique pour traiter les troubles réfractaires aux thérapeutiques usuelles et marquent une première étape vers l’identification de marqueurs biologiques dans cette forme sévère de la maladie", se réjouit Luc Mallet.

La stimulation cérébrale profonde en bref
La stimulation cérébrale profonde consiste à émettre un faible courant électrique dans une zone précise du cerveau pour interférer avec un signal neuronal déficient. Cette technique utilisée depuis la fin des années 80 permet de traiter différentes maladies neurologiques ou psychiatriques comme la maladie de Parkinson, des mouvements involontaires ou encore les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Pour cela, une ou deux électrodes sont implantées dans un noyau cible au cœur du cerveau, par exemple le noyau sous-thalamique pour la maladie de Parkinson et les TOC. Chaque électrode est reliée à un stimulateur implanté sous la peau au niveau de l’abdomen ou de la clavicule qui émet le signal électrique. Celui-ci est d’intensité variable en fonction des résultats attendus.

Source
"Basal ganglia dysfunction in OCD: subthalamic neuronal activity correlates with symptoms severity and predicts high-frequency stimulation efficacy"
Welter et coll. Translational Psychiatry (2011) 1, e5 (groupe Nature)

 

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Les cellules de l'intestin se purgent pour se protéger des bactéries

 


 

 

 

 

 

Paris, 24 novembre 2016
Les cellules de l'intestin se purgent pour se protéger des bactéries

Si la purge n'est plus autant prescrite qu'il y a quelques siècles, les cellules de l'intestin utilisent pourtant inlassablement ce vieux remède. Des chercheurs des laboratoires Réponse immunitaire et développement chez les insectes (CNRS), Immunorhumatologie moléculaire (Inserm/Université de Strasbourg) et Procédés alimentaires et microbiologiques (AgroSup Dijon/Université de Bourgogne) ont montré que les cellules intestinales attaquées par des bactéries pathogènes se purgent rapidement d'une grande partie de leur contenu. Cela les protège de l'infection et provoque un amincissement fort et temporaire de l'épithélium. Ces travaux, publiés le 23 novembre dans Cell Host & Microbe, pourraient à terme aider à mieux comprendre les maladies inflammatoires de l'intestin comme la maladie de Crohn.
Serratia marcescens est une bactérie opportuniste, présente partout dans l'environnement. Lorsque qu'elle est ingérée continûment par des drosophiles, les mouches succombent en quelques jours. Les analyses de la couche de cellules qui recouvre l'intérieur de l'intestin, l'épithélium, réalisées toutes les 24 heures, ne montrent cependant aucun dégât apparent. Les chercheurs ont alors observé les toutes premières heures qui suivent l'infection. L'épithélium y apparaît cette fois-ci spectaculairement aminci, au point de sembler disparaitre, avant de reprendre sa forme originelle dans les heures qui suivent. Les cellules intestinales, les entérocytes, présentent une forte réduction du cytoplasme, ayant perdu une grande partie de leur contenu à l'exception du noyau. Elles se débarrassent ainsi des organites endommagés, d'une partie des bactéries qui essayent de traverser la paroi intestinale et des toxines bactériennes. La paroi intestinale en est momentanément amincie.

La présence d'hémolysine, une toxine bactérienne formant des pores dans les membranes des cellules cibles, sert de signal pour la purge des cellules. Ainsi, les chercheurs ont montré qu'une souche mutante de S. marcescens incapable de sécréter de l'hémolysine devenait plus virulente. Elle perd l'effet de la toxine mais ne déclenche en revanche plus la purge protectrice, ce qui lui permet d'endommager l'épithélium avec ses autres facteurs de virulence. Des études complémentaires montrent que ce phénomène d'amincissement et de reconstitution du volume de l'épithélium intestinal se retrouve des abeilles à l'homme, en passant par la souris. D'autres travaux seront nécessaires afin de déterminer les mécanismes moléculaires mis en jeu et, plus généralement, de préciser si des anomalies dans ce processus pourraient aider à mieux comprendre les causes des maladies inflammatoires de l'intestin, comme la maladie de Crohn.

 

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